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V- Mystique de la résurrection

La résurrection est un attribut du genre humain, car elle concerne aussi bien les hommes nés avant - comme Adam et Eve - et après la Révélation de l'ère chrétienne.

Ce paradigme est un point commun à toutes les religions révélées. Pour son salut éternel, un ancêtre peut donc sans procuration faite à ses descendants être membre de leur communauté religieuse, donc, par récurrence,  appartenir à plus d'une communauté (catholique, protestante, musulmane, mormone...) à dogme différencié, ce qui est contraire à leur principe d'adhésion exclusive consacré par les guerres de religion.

Selon une croyance populaire religieuse très répandue datant au moins depuis l'Égypte des pharaons, la résurrection des corps biologiques, même en cas de dispersion des cendres, retrouvant la pleine conscience identitaire interviendra à l'issue du jugement dernier, quand la gloire divine se sera pleinement manifestée. Une nouvelle vie s'ouvrira alors dans laquelle le bonheur sera éternel, du moins pour ceux qui auront appliqué dans leur vie terrestre les préceptes divins. Les théologiens chrétiens rejettent depuis peu cette version soutenue encore par l'exégèse stricte du Coran.

Le fondement spirituel de la croyance en la vie éternelle subsiste par le fait que l'homme se sait condamné à mourir...  et refuse par instinct de conservation de l'admettre en contrepartie de l'application stricte des règles religieuses. Pourtant, il a conscience de survivre à travers sa descendance sinon ascendance génétique jusqu'à l'extinction totale de l'humanité. 

D'un autre côté, la croyance en la vie éternelle compense à travers la conscience le stress de la disparition de ses proches et, ipso facto, celui de sa propre mort. Le culte du souvenir des morts en est l'un des aspects.

Non acquise à la naissance, cette idée s'impose progressivement à la mémoire sémantique du cerveau à travers l'éducation religieuse et le respect des principes moraux en contrepartie de l'assurance de l'éternité.

En effet, l'observation volontaire des règles morales religieuses est contraignante. En contrepartie, elle peut rarement être associée du vivant de son auteur à une récompense (au minimum la considération d'autrui ...). Or le défaut de récompense immédiate, mis notamment en évidence chez les mammifères soumis au dressage, engendrerait au minimum des frustrations. La conscience, prise au sens neurologique, y remédie chez l'être humain en forgeant dés le début une argumentation s'appuyant sur l'existence d'un lieu immatériel - le paradis - où tous les actes conformes à la doctrine seront enfin reconnus et récompensés. Bien entendu, la croyance en la résurrection en est le corollaire.

Les expériences de mort imminente (EMI) sont avancées comme preuve d'un au-delà, préalable  indispensable au concept de résurrection.

Les EMI correspondent à un phénomène physiologique bien réel.: les facultés cognitives du cerveau subsistent plusieurs minutes après l'arrêt du cœur. La mort clinique ne signifie pas mort cérébrale.
La confusion provient du sens commun donné au mot conscience dans la mort clinique (*): l'individu ne répond plus aux sollicitations sensorielles de l'entourage. Cela ne signifie pas l'arrêt de l'activité neurologique du cerveau détectable par les ondes Alpha Beta Theta Delta!.

(*) La mort clinique, ou mort apparente, avec arrêt respiratoire, arrêt cardiaque et suspension de la conscience, est une phase initiale qui peut éventuellement faire l'objet d'une réanimation cardiorespiratoire. Elle est donc, du moins dans certaines situations, potentiellement réversible.

La mort cérébrale désigne un état dans lequel toutes les fonctions cérébrales sont arrêtées.

La mort clinique à travers les neurotransmetteurs affecte inégalement les aires de Brodmann du cerveau, notamment  celles sensorielles associatives (aires n°5,7,19,41,42) déconnectées du système nerveux périphérique. Selon les individus, on observe des différences de sensations (lumière blanche au bout d'un tunnel, êtres lumineux, extrême sensation de bien-être, la douleur étant évacuée). L'activité du cortex pariétal postérieur provoquant la sensation de sortie hors du corps en serait une manifestation.

En complément, l'hippocampe et l'amygdale, les deux systèmes de mémorisation, fonctionnent en parallèle. Le ressenti  des sensations paraît d'autant plus long dans l'EMI que la sollicitation de l'amygdale, une zone cérébrale capitale pour la mémorisation implicite - rappel  en priorité des sensations et non de l'évènement qui dépend de l'hippocampe  - , est  courte et intense
.
Il s'ensuit que le contenu de la mémoire physiologique de tout individu ne se transcende pas en l'âme après la mort cérébrale.

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